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Dans cet épisode, Lionel Strasbach, directeur délégué de La Compagnie des Lavandières, nous montre la force des mots : femme de ménage devient “Lavandière”. Un mot qui raconte une histoire, celle d’un rituel au fil de l’eau, bercé de soleil et de lavande.

La Compagnie des lavandières veut redonner ses lettres de noblesse à ce métier, donner confiance et accompagner les lavandiers vers l’autonomie. Ils ont leur voiture, gèrent leur emploi du temps et leurs congés. Dans la Compagnie, ils ont des missions d’ordre général, parce que “l’idée c’est que l’agence devienne ‘leur’ agence” explique Lionel.

  • agile
  • entreprise libérante
  • management

L’invité du podcast Culture d’entreprise

Lionel Strasbach a travaillé sur des postes d’encadrement dans la grande distribution pendant dix ans.

En 2016, il s’oriente vers le service à la personne au sein de l’entreprise OuiCare. Une entreprise qui l’accompagne en 2020 dans la création de la Compagnie des Lavandières, première entreprise libérante dédiée à l’entretien de l’intérieur de la maison.

Lavandières, un rituel au fil de l’eau

Lionel Strasbach a fondé la Compagnie des Lavandières avec l’envie de valoriser un métier dénigré : “Ça commence par le nom, souvent on ne sait même pas comment les appeler : femmes de ménage, assistantes ménagères ou agents de ménage ?” explique t-il.

Alors en 2020, quand son aventure entrepreneuriale commence, Lionel Strasbach place le salarié au coeur de son modèle. Le métier est précaire, anonymisé et solitaire, il veut proposer des conditions de travail intéressantes dans une organisation valorisante. Ainsi la Compagnie des Lavandières offre t-elle un CDI à temps-plein, des primes, un panier repas et une voiture.

Des avantages qui “les font peut-être venir, mais ce n’est pas ce qui les fait rester”. La valorisation des métiers de service à la personne commence ainsi par le titre : “Lavandières”, du nom de celles qui lavaient autrefois le linge. Un nom originaire du pourtour méditerranéen qui respire le soleil et la lavande.

Une entreprise “libérante”

Valoriser le métier de service à la personne, c’est aussi ne pas “infantiliser”. Lionel Strasbach a construit une organisation qu’il appelle “libérante” : “notre objectif est de leur permettre de grandir au travail, de participer à la vie de l’agence et non uniquement de faire du ménage”.

Une ambition de responsabilisation et d’autonomisation qui ne se fait pas sans difficulté : “Nos lavandiers n’ont jamais eu d’autonomie, de liberté…” explique Lionel Strasbach. L’enjeu est donc de les accompagner sans imposer. “On veut les mettre en situation de réussite” témoigne Lionel Strasbach, “un entre-deux avec la possibilité d’avoir quelqu’un qui les accompagne”.

Là est la différence entre entreprise libérante et entreprise libérée. Chaque agence ambitionne de faire monter en compétences ces lavandiers. Après deux ans d’existence, l’entreprise a déjà recueilli des témoignages de salariés : ceux qui ont été exécutants toute leur vie mettent souvent quelques mois avant de prendre le pli, mais la liberté encadrée que donne La Compagnie des Lavandières leur donne confiance en eux. “On veut qu’ils prennent part à la vie de l’entreprise et qu’ils évoluent” explique Lionel Strasbach. Ainsi certains lavandiers deviennent référents : ils représentent des pôles comme les RH, l’organisation des plannings, des congés… et font remonter les informations aux directeurs d’agence.

La Compagnie est un “tremplin”.Si je fait ce métier là, c’est pour ce côté humain : offrir des opportunités à des gens qui n’en ont pas eues” avoue Lionel Strasbach. Il est particulièrement fier de ce lavandier qui rapidement est devenu référent et qui aujourd’hui va ouvrir une nouvelle agence en tant que directeur.

Apprendre le métier de dirigeant libéré

En 2020, Lionel Strasbach ne se lance pas seul dans l’aventure de La Compagnie des Lavandières : avec lui, son employeur depuis 4 ans, le groupe OuiCare. Quand il exprime son envie de valoriser le métier du service à la personne, le groupe le soutient et l’accompagne dans la construction d’un modèle libérant. Un conseil le marque particulièrement : “l’erreur est un diplôme”.

C’était nouveau pour moi aussi” raconte t-il. “C’était difficile d’écrire le cadre avant même d’avoir lancé, alors on a décidé d’ouvrir en étant proche des équipes, et de construire petit à petit les limites”. Au début, il fait face à des dérives. L’absence de cadre et la bienveillance prônée par la direction entraînent désorganisation et abus. “De notre côté aussi il y a eu une mauvaise appréhension du terme management libérant : la bienveillance, c’est aussi savoir dire quand ça ne va pas”.

Aujourd’hui il définit le cadre comme un terrain de foot : on peut s’amuser comme on veut tant qu’on reste dans le terrain. Ce cadre évolue sans arrêt en fonction des remontées des lavandiers. Un modèle qui fonctionne puisque de huit agences en France en septembre 2022, la Compagnie des Lavandières va passer à 16 avant la fin de l’année 2022. “Une belle réussite” pour son directeur délégué.