« Avec l’holacratie, on recherche en permanence le parfait équilibre entre l’horizontalité et la verticalité. Il faut de la verticalité bien sûr, c’est indispensable pour avoir de l’alignement, mais il faut aussi de l’horizontalité, pour trouver du sens, de l’engagement, de l’épanouissement. » Matthieu Brunet est le dirigeant d’Arcadie, une entreprise familiale d’épices et de plantes médicinales. Au quotidien, il s’engage envers l’environnement, mais cette décision ne passe pas sans mettre tout en place pour le bien-être des personnes qui l’entourent.
L’invité du podcast Culture d’entreprise
Arcadie, c’est d’abord **une histoire de famille**. Il y a 30 ans, ce sont **les parents de Matthieu Brunet** qui ont démarré cette aventure. Aujourd’hui, c’est **lui et son frère** qui sont aux commandes. *« **Il y a dans l’ADN de l’entreprise quelque chose de très lié à l’humain**. Quand mes parents l’ont créée, c’était une époque de retour à la terre, de rejet du capitalisme et du monde de l’entreprise. Mais mes parents ont perçu qu’il y avait peut-être une manière différente de faire de l’entreprise, qu’on pouvait être encore plus efficace qu’en étant simplement militant. Ils se sont dit que peut-être **en intégrant le monde économique et en menant l’entreprise différemment, on peut changer les choses.** »*
Sa citation
« Travailler à voix haute »
David Marquet
David Marquet est un ancien capitaine de sous-marin nucléaire américain. Il a écrit le livre « Turn the Ship Around! », dans lequel il développe le management basé sur l’intention. Dedans, « travailler à voix haute » est son mantra. « C’est une expression que je répète souvent à mes collaborateurs. Quand on se fait confiance, le meilleur moyen de travailler au mieux en évitant les bêtises est d’énoncer à haute voix ce que je vais faire. Ce n’est pas que je demande l’autorisation, c’est dire que j’ai l’autorité et ce que j’ai l’intention d’en faire. Ce temps est fondamental pour que les autres puissent s’adapter et prendre en compte mon action. »
Le projet voilier, l’holacratie, jours de carence supprimés … Les thèmes abordés lors du podcast
Le projet voilier
« Il s’agit d’un projet en cours de réalisation pour importer des épices. Au-delà du bilan carbone, il y avait vraiment cette volonté d’être le plus équitable possible tout au long de la chaîne. Et cela nous gênait qu’à un moment donné, alors que nous faisons tellement d’efforts, entretenons un lien avec les producteurs, réalisons beaucoup de travail pour que le prix que nous payons couvre réellement les coûts de production, etc, mais au moment du transport, nous retombons dans une zone d’ombre où nous ne savons pas combien sont payées les personnes impliquées. »
L’holacratie
Depuis 2017, Arcadie est une entreprise holacratique. À l’intérieur, les services sont appelés des cercles, et les postes, des rôles. Pour clarifier cela, une feuille de mission est rédigée. « En holacratie, lorsque l’on délègue quelque chose à quelqu’un, on lui délègue également la responsabilité et l’autorité. Cela évite le micromanagement où l’on nous confie des projets mais fait constamment des reproches dissimulés sous forme de conseils. C’est celui qui fait qui sait. »
Jours de carence supprimés
« L’entreprise est au service de la société. Elle est là pour mettre en relation de la manière la plus équitable des producteurs et des consommateurs. On travaille tous les uns pour les autres. Et finalement, perdre son salaire quand on a un enfant malade par exemple, eh bien ce n’est pas franchement juste. Il y a toujours moins d’abus qu’on le pense. On vit dans un monde où, parce qu’une personne fait un abus, les cent personnes sont pénalisées. Ça n’a pas de sens».Le bénéfice est bien plus grand pour la confiance et le bien être que l’injustice d’un abus.